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(En 1847) Pour votre jardin, 3 sortes de fumiers, le composte et les animaux morts

Pour bien amender les sols de vos jardins, voici l’extrait d’un discours de l’abbé Audierne en 1847 et publié page 248, dans les « Annales agricoles et littéraires de Dordogne : journal de la ferme modèle et des comices agricoles du département » de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de Dordogne.

Vous y trouverez les différentes sortes de fumiers et même le composte (avec l’orthographe de l’époque) dont on pouvait penser que c’était une invention récente. De plus vous saurez quoi faire de vos animaux morts.

« Les belles récoltes que nous admirons tiennent bien moins de l’influence de la terre végétale que de l’art de la travailler, de la mettre dans l’état et dans les circonstances les plus favorables à l’absorption de l’humus par les racines, et du carbonne par les feuilles. 

Ces principes posés, le devoir de l’agriculteur est d’étudier l’origine des engrais, pour en connaître la nature et en apprécier surtout les propriétés.

Les fumiers dont on se sert en général dans le département de la Dordogne se réduisent à deux classes : le fumier d’étable ou d’écurie, et le fumier des chemins et des rues. 

Les premiers ont pour base la paille des céréales, les feuilles du châtaignier, du chêne, et la fougère. 

Les autres sont faits plus particulièrement avec les ajoncs, les tiges de maïs et la bruyère que l’on expose aux trépignements des bestiaux et à l’écrasement des charrettes dans les cours, sur les chemins et jusque dans les rues des villages et des bourgs.

Je regrette, messieurs, qu’un troisième mode de fabrication de fumier soit à peu près inconnu dans le département de la Dordogne ; je veux parler des compostes, dont les Anglais, les Belges et les Normands tirent de si grands avantages. Il serait bien utile que cette manière d’augmenter la masse des engrais nous devint familière. Par elle, nous tirerions parti d’une foule de substances végétales ou animales qui se perdent, infectent les campagnes et quelquefois les villes mêmes.

On sait que les compostes sont des lits successifs de terre, de chaux, d’herbes, de fumiers ou de toutes autres matières décomposables dont on forme des tas, qu’on laisse séjourner et fermenter, et que l’on démonte au bout de quelques mois, pour être distribués dans les terres.

Ce mode de fabrication, supérieur aux deux autres, pourrait même les remplacer. Il aurait aussi le grand avantage de ne pas éparpiller les fumiers, de les concentrer sur un point et de leur conserver toutes leurs qualités pour le jour où les terres devraient les recevoir.

Je voudrais encore triompher de cette insouciance, fille de la paresse ou de l’ignorance, qui abandonne en plein air ou fait jeter dans les rivières et les ruisseaux les animaux morts et les viandes de boucherie que les chaleurs corrompent à la ville et à la campagne. Pourquoi se priver volontairement d’un engrais le plus actif de tous ? Un mouton, un chien, un cochon enterré au pied d’un arbre qui dépérit, suffit quelquefois pour lui redonner la vie. Un cheval dépecé peut être employé au même usage, et ne vois pas qu’il y ait rien de déshonorant dans cette opération.  Cependant les paysans périgourdins attachent une espèce de mépris à utiliser un animal mort. Jamais vous ne les voyez lever la peau des chevaux qui meurent, comme s’il y avait plus de honte à écorcher un âne qu’à dépouiller un lièvre. On ne s’attache pas davantage à ramasser les ossemens ; leur produit est cependant d’une valeur réelle et d’un débit bien assuré, soit comme matière première du noir animal si précieux pour le raffinage des sucres, soit comme engrais nutritif et stimulant. »

Vous pourrez en lire bien d’autres sur les préoccupations agricoles en vue d’améliorer les rendements de nos fermes de l’époque sur le site Gallica de la BNF.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k341584/f259.item

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