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Le cimetière de Saint-Astier a déménagé avec 35 ans de retard

On a tendance à croire qu’un cimetière de la taille de celui de Saint-Astier, s’est toujours trouvé là. Eh bien, il n’en est rien.

Dès que les hommes se sont sédentarisés, devenant des agriculteurs, ils ont inhumé leurs morts à proximité de leurs villages, puis quand des lieux de culte ont été créés, c’est à l’intérieur ou autour d’eux que les morts furent honorés grâce à des tombeaux d’une importance en rapport avec leur position sociale de leur vivant.

Mais au fil du temps, la densité de la population s’accroissant dans les villes, les cimetières étaient devenus des îlots cernés de toutes parts, non construits et improductifs tout en étant « surpeuplés » et qui en vinrent à être accusés de causer des problèmes de salubrité avec des contaminations des puits ou fontaines environnants. Les enterrements dans les églises furent d’abord prohibés sous le règne de Louis XVI en 1774, les habitants, les parisiens certainement les premiers, se plaignant des odeurs.

Puis sous celui de Napoléon 1er, la loi du 23 prairial an XII, soit le 12 juin 1804, imposa d’installer les cimetières en dehors des bourgs.

Ce déménagement du cimetière de Saint-Astier, situé à l‘emplacement actuel de la place de la Victoire, derrière l’église, allait occuper bien des délibérations de la municipalité de Saint-Astier : il impliquait l’achat d’un terrain situé dans un lieu acceptable par la majorité et d’une taille adéquate ainsi que la construction d’un mur de clôture d’au moins 2 m de haut !

Ce n’est qu’en 1839, soit avec 35 ans de retard par rapport à la loi que le conseil municipal de Saint-Astier décida enfin d’acheter un terrain aux héritiers Mazeau. Un impôt spécifique fut demandé puis autorisé par le préfet, le temps de rembourser un emprunt nécessaire. Et en 1841, les tombes de l’ancien cimetière furent enlevées.

En 1891 une maison pour le fossoyeur et gardien du cimetière fut construite. Les règlements du cimetière se sont succédé ainsi que l’évolution des prix des concessions fixées selon leur durée. Le prix de la concession était partagé en 3 parties : 2/3 pour la commune, 1/6ème pour le bureau de bienfaisance et 1/6ème pour l’hospice de Saint-Astier.

En 1906 la commune acheta un corbillard et obligea à l’utiliser pour les morts âgés de plus de 6 ans.

Un règlement des obsèques précédait l’adjudication de ce service pour des périodes de 5 ans. La commune recevait la somme prévue au règlement (de 1928) avec 3 classes, plus les indigents. Le cocher percevait 150F en 1ère classe et reversait 30F à la commune. Les indigents étaient désignés d’avance par la commission d’assistance. Pour eux l’adjudicataire recevait 5F mais ne reversait rien à la commune. Cependant les indigents n’avaient pas droit aux tentures sur le corbillard.

Lors de l’adjudication c’est le moins-disant sur le prix public qui l’emportait. La commune fournissait le corbillard mais l’adjudicataire fournissait le cheval qui devait « être franc, docile, de conduite facile et pourvu d’un harnachement en bon état d’entretien et de propreté et 4 porteurs qui devront être vêtus d’effets propres et décents. »

Parmi de nombreuses clauses, le règlement de 1911 interdit de planter des arbres fruitiers sur les tombes. En 1932 un arrêté y interdit les travaux le dimanche.

En 1934 il devint interdit de construire à moins de 100 m du cimetière car à l’époque les habitants se servaient de l’eau de leur puits. Puis il fallut l’agrandir en 1935. Une étude géologique fut réalisée afin de savoir si l’eau risquait d’être contaminée, car l’adduction d’eau n’avait pas encore été réalisée. Pour cela il fallut donc attendre encore au moins 20 ans.

(source Archives Départementales 24 12 O 448)

Un exemple de corbillard du musée du corbillard dans le Tarn et Garonne

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