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Des cochons, des chèvres et des loups en Dordogne en 1802

 Des cochons, des chèvres et des loups en Dordogne en 1802

Extrait (pages 278 à 280) de l’Annuaire statistique du département de la Dordogne pour l’an XII 1 de la République par Guillaume Delfau   Imprimerie F. Dupont à Périgueux

lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k851243/f278.item

Dans l’état des bestiaux du département, nous avons compté 102 000 porcs : on ne doit point être surpris que leur nombre soit considérable dans un pays qui abonde en châtaignes. La châtaigne est excellente pour leur nourrissage, et le paysan ne néglige rien de ce qui peut faire prospérer un animal qui offre un bénéfice plus prompt et plus sûr que ses récoltes. […] La quantité de cochons qui a été vendue et exportée en l’an 10, et les cochons ont été vendus plus cher, parce que les demandes du dehors ont été plus pressantes et multipliées, et qu’il y a concurrence d’acheteurs. On peut évaluer l’exportation à 18 000 cochons gras et 15 000 nourrains, et la valeur à 2 235 000 francs.

 

La loi du 6 octobre 1791 2, en ôtant le droit de tuer les chèvres leur a donné le droit de détruire. De toutes parts il s'élève un cri d'extermination contre cette bête malfaisante, qui dévore le bourgeon de la vigne ronge nos arbres fruitiers et dévaste nos taillis. Il serait bien à désirer que l'on rendît aux propriétaires le droit de tuer impitoyablement cet animal destructeur, toutes les fois qu’il serait trouvé en maraude sur son fonds. La chèvre d'ailleurs n'offre aucun bien qui puisse compenser le mal qu'elle nous fait : son lait est mauvais, ses fromages sont infects, sa chair ne peut se manger ; on ne pourrait donc que gagner à sa destruction. 

 

Après avoir parlé des bestiaux nous dirons un mot du cruel animal qui leur fait la guerre, animal dont l’espèce semble se multiplier, malgré le soin que l'habitant des campagnes apporte à le détruire. Les loups ont paru en plus grand nombre en l'an II que dans les années précédentes, et ils ont fait des ravages assez considérables dans quelques communes. Les primes accordées par la loi du messidor an 5 ayant été supprimées le conseil général du département a affecté à la destruction des loups, pour le cours de l'an II une somme de 2,000 f. dont le préfet a reçu l'autorisation de disposer.

 

Il est accordé, par forme d'indemnité et d'encouragement, une prime de 20 f. par chaque tête de louve pleine ; de 15 f. par chaque tête de loup ; de 8 f. par chaque tête de louveteau ; et de 3o à 100 f., selon les circonstances, pour chaque tête de loup enragé ou non qui se sera jeté sur des hommes ou des enfants. Voici l'état des loups tués en l'an 11 :

 

État des loups détruits

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Tableau : État des loups détruits

​1  Du 23 septembre 1803 au 22 septembre 1804

2  Il s’agit du Code Pénal qui punit le fait de tuer des bestiaux d’autrui, de 6 années de fer. C’est-à-dire des travaux forcés avec un boulet attaché à un pied avec une chaine de fer

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