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Des fabricants de chaux ont demandé une écluse supplémentaire à Saint-Astier en 1902
Au début du 20 ème siècle un tiers des usines à chaux de Saint-Astier sont installées au bord de la rivière, à proximité des carrières creusées et qui sont occupées aujourd’hui par l’armée.
Il leur faut donc évacuer la chaux et recevoir le charbon nécessaire à la cuisson de la pierre. Mais ces fours se trouvaient en face de l’Isle dans la partie non navigable entre le moulin de Crognac et le moulin du centre de Saint-Astier. Il y avait deux moyens de transport : la rivière depuis 1837 avec le canal. Ils apportaient les sacs de chaux à charger sur les coureaux à côté de l’écluse située près de ce qui est aujourd’hui la route allant vers Grignols. Et pouvait récupérer de même les chargements de charbon arrivés par bateau. Puis en1857 le train vint concurrencer la rivière. Les tombereaux faisaient alors des allers-retours à la gare.
En avril 1902, les deux industriels Eymery, Prothiaux et Massart demandent qu’une écluse soit construite et subventionnée par l’état afin de charger directement en contrebas de leurs usines. Le ministre renvoie l’étude aux ingénieurs des Ponts et Chaussées. Ceux-ci évaluent les travaux (pour l’écluse, le nouveau pertuis et la consolidation du barrage de Saint-Astier) à 85 000F sans compter les frais d’entretien et d’éclusier d’environ 1500F par an.
Ils constatent qu’à cette époque le tonnage annuel moyen de chaux transporté par bateau est de 6396 tonnes. Celui par train est de 8146 tonnes. soit au total environ 14 000 tonnes.
Ils concluent que :
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La part dans la production de chaux, de ces 2 entreprises, n’est que de1/3. L’avantage donné à ces deux entreprises (sur les autres) serait d’environ 1500 F/an, soit à peine les frais annuels liés à l’écluse.
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Que le prix du transport vers les ports de Bordeaux n’évoluerait pas
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Ces travaux ne sont pas d’intérêt général et ne sont donc pas à prendre en charge par l’état.
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Que les entreprises concernées peuvent les réaliser si elles le souhaitent
Le ministre prit cet avis à son compte et les entrepreneurs ne construisirent pas cette écluse.
A noter qu’il y eu, en 1911, un projet de tramway pour transporter chaux et charbon des usines vers la gare de Saint-Astier et retour. Mais ce projet fut oublié avec la guerre de 14-18.
Pour info la production actuelle de chaux de l’unique usine de Saint-Astier était de 107 000 tonnes en 2021. Le combustible actuel est le charbon avant de passer prochainement au gaz .
Source AD24 S 539